Novembre 2015Vie sauvage locale

Nos inlassables migratrices

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bandeau_VIE SAUVAGE LOCALE

par Hugues Deglaire, biologiste

 

29102013-_MG_0574Avec le mois d’octobre qui avance, on peut parfois apercevoir des points blancs qui flottent au large, puis des vols en forme de V constitués de ces mêmes points blancs sont visibles dans le ciel de la région. Quelques semaines après, les oies des neiges sont de plus en plus nombreuses sur le bord du fleuve. Lors de leur migration d’automne, elles s’attardent plus longuement que lors de leur passage printanier.

23112009-_MG_5243Il y a quelques semaines, elles étaient dans leurs quartiers d’été: Ellesmere, Bathurst, Baffin, Bylot… Ces noms vous disent-ils quelque chose? Ce sont parmi les îles les plus nordiques du monde, dans l’Arctique canadien. C’est là, dans la toundra, qu’elles ont donné la Vie à une nouvelle génération de poussins pendant le court été arctique entre juin et septembre.

L’oie des neiges niche en colonies lâches de plusieurs nids, au sol. Elle se mêle parfois à d’autres espèces d’oies comme l’oie de Ross, semblable à l’oie des neiges mais plus petite, mais aussi à la bernache du Canada. Elle est aussi grégaire lors de sa migration, car elle voyage en groupes qui peuvent comprendre plusieurs dizaines à plusieurs milliers d’individus. Je me rappelle, en 2013, à Saint-Ulric, on pouvait observer jusqu’à 3500 oies des neiges à l’embouchure de la Rivière Blanche durant le mois d’octobre.

12102012-_MG_3122Il y a même une journée où j’ai pu observer une oie rieuse parmi elles, probablement un individu de la population groenlandaise. Par contre, dans ces grands groupes d’oies, on peut parfois observer des individus plus sombres: ce sont les oies des neiges dites de la «forme bleue». Ces individus présentent un plumage gris anthracite mais gardent la tête, le cou et le ventre blancs. On peut aussi distinguer les jeunes des adultes: leur plumage est uniformément gris clair, gris sombre pour les juvéniles de la forme bleue.

01112013-_MG_0993Au début de novembre, elles quittent par petits groupes pour disparaître du village en quelques jours. Leur migration se poursuit vers le Sud-Est des États-Unis où elles hiverneront. La population de l’Est du continent est constituée d’un million d’oiseaux environ. Et Saint-Ulric est une petite localité sur le long périple qui pour certaines les mènera d’Ellesmere jusqu’au Texas: une migration d’environ 8 000 kilomètres!

 

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