par Hugues Deglaire, biologiste
Nous sommes cinq et nous écoutons les consignes du pilote. Il est 8 heures du matin. Puis, ceinturés sur le siège, les casques d’écoute sur la tête, la porte ouverte de l’hélicoptère nous laisse apprécier le sifflement du moteur. Puis le son caractéristique des pales se fait de plus en plus assourdissant, la porte se ferme et nous décollons à la verticale, à la manière d’un gros insecte!
Aujourd’hui, je vous emmène en voyage pas si loin de chez nous, par-dessus nos montagnes Gaspésiennes. Ces montagnes font partie de la chaîne des Appalaches, dont la formation remonte à 600 millions d’années, au moment où les plaques nord-américaines et eurasiennes se rapprochaient. À l’époque, ces montagnes étaient plus hautes que les Rocheuses, mais les différentes périodes glaciaires les ont largement érodées. Car il y a 20 000 ans, nulle vie au Québec: la province était englacée au complet et nos montagnes étaient recouvertes de trois kilomètres d’épaisseur de glace!
Entre la rivière Matane et la rivière Sainte-Anne se trouvent les monts Chic-Chocs, un terme qui nous vient des Micmacs, les autochtones de la Gaspésie, et qui signifie abrupte, infranchissable, en référence à la face nord de ces montagnes. À l’extrême est des Chic-Chocs s’élève le mont Albert, une montagne bien spéciale à la roche orangée et où l’on trouve quelques plantes endémiques, c’est-à-dire des plantes qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde!
Le point culminant de la Gaspésie est le mont Jacques-Cartier. Du haut de ses 1268 mètres d’altitude, il se trouve dans les monts McGerrigle, du nom d’un géologue qui a étudié ces montagnes. En haut des monts McGerrigle se trouvent des plateaux à presque mille mètres d’altitude, où pousse la forêt montagnarde qui laissera sa place à la toundra à l’approche des sommets, constituant un refuge pour les derniers caribous de la Gaspésie.
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