Place aux lecteursSeptembre

Réponse à l’édito du mois d’août

0

par Pierre-W. Boudreault

Le «bonheur» est bien une question primordiale comme Sylvain Lessard la pose.
À la différence des petits plaisirs agréables et distillés au fil des jours qui passent, le bonheur est un «voyage philosophique» comme l’a bien souligné et développé Frédéric Lenoir.
Dans l’éditorial du mois d’août, M. Lessard nous entraine sur la route de ce voyage où tout un chacun trouve son chemin, et avance donc en s’interrogeant continuellement afin d’être bien conscient que le bonheur se loge dans la prise de conscience entre ce qui stimule et incite au dépassement, à différence de ce qui nous ennuie ou nous désole dans notre propre vie et dans notre environnement social. La satisfaction des besoins élémentaires peut être atteinte dans la joie. Le travail est une œuvre de coopération au profit de l’ensemble de la collectivité.

C’est ce que vient, me semble-t-il, de faire M. Lessard sous le titre évocateur «Questions existentielles». Que fait-il? Il nous permet de nous arrêter et d’arrêter le temps afin de nous interroger sur nous-mêmes pour nous demander cette question existentielle: Sommes-nous capables de procéder au discernement bien rationnel entre ce qui nous entraine vers un chemin de vie ou sommes-nous inconsciemment et négligemment engagés vers un chemin de mort? Il ne s’agit pas de nous dire simplement ou bonnement si nous sommes «positifs» ou «négatifs» dans notre propre vie. Il y a bien davantage qu’un verdict à formuler, mais une décision donc un choix à prendre et à observer afin de remplir notre âme de bonheur.

Michel de Montaigne, le philosophe précurseur de la modernité écrivait déjà en 1580 dans ses essais, et ce en s’exprimant en «Je» sur la nécessité d’avoir conscience de son bonheur, de prendre le temps de l’apprécier, d’en jouir le plus intensivement possible et d’apporter une qualité d’attention dans chacune de nos expériences en citant simplement ceci: «Quand je danse, je danse, quand je dors, je dors». Montaigne ajoutait, et M. Lessard serait, je crois, en accord avec cela : il faut éviter les peines et fuir les souffrances évitables, rechercher le compromis qui simplifie la vie sociale et nous rend plus aimables au lieu d’attirer les divisions et d’envenimer les problèmes au nom de grands principes (dogmes) ou de passions politiques.
En conclusion, Montaigne alors qu’il avait été maire de Bordeaux pouvait écrire qu’il faut savoir aider les autres, mais pas au détriment de soi et qu’il fallait connaître sa nature propre pour apprendre à jouir au mieux de la vie. Dans un ancien français il précisait en écrivant: «Les maux me foulent selon qu’ils pèsent. Car il faut chercher à éviter les ennuis, les polémiques inutiles, les situations délicates, les complications. Il faut s’efforcer de ne pas penser à ce qui fâche, de ne pas ruminer ses soucis, mais de se réjouir des menus plaisirs de la vie et de ne penser, autant que faire se peut, qu’à ce qui rend joyeux. Enfin, écrira-t-il, il faut étendre la joie, mais retrancher autant qu’on peut la tristesse».

Merci à M. Lessard de nous aider à convertir en réflexions profondes ce qui peut insidieusement nous distraire afin de nourrir notre âme vagabonde.

Chronique du 150 e

Précédent

Chroniques d’immigrés : chapitre 4

Suivant

Lire plus dans Place aux lecteurs

You may also like

Mai

Place aux lecteurs: avis de recherche

Par Francine Savard Avis de recherche Bonjour, Je cherche une dame nommée Lorraine Gauthier qui habiterait Saint-Ulric et qui aurait 86 ou 87 ...
Avril

Place aux lecteurs

Par Evelyne Normand Monsieur Michel Caron maire de Saint-Ulric, Je pense qu’il est grand temps de se poser des questions et d’analyser les ...
Août

La Tourbière

par Danielle Ross Ah! La Tourbière!!! Dans mon enfance qui me semble bien loin tous les hommes travaillaient à la tourbière Non pas ...

Commentaires

Laisser un message

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.