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L’église de Saint-Ulric, un haut lieu de spiritualité chrétienne

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Par Pierre-W. Boudreault

Marie-Hélène Voyer, professeure de littérature du cégep de Rimouski, écrit dans son très bon livre : L’habitude des ruines. Le sacre de l’oubli et de la laideur au Québec, paru en 2021, que lorsque Notre-Dame-de-Paris brûlait on a assisté à une, et je cite : « … procession de larmes et (une) vague d’émotion (qui) jure avec l’indifférence silencieuse dans laquelle on laisse pourtant disparaître nos propres cathédrales et nos propres églises sous le pic des démolisseurs ». Elle ajoute ceci : « Comme si notre seule mémoire valable était celle, lointaine, française, d’un temps des cathédrales plamondonesques ». (p.93)

Mais, ce qui est plus émouvant, me semble-t-il, c’est ce qu’elle indique sur l’état de la situation de nos églises au Québec. Elle écrit : « Une recension effectuée en mai 2019 par le Conseil du patrimoine religieux révélait que 22 % du parc immobilier religieux québécois a disparu sur une période de seize ans. C’est donc 612 des 2746 églises qui avaient été répertoriées au Québec en 2003 (qui ont) depuis été démolies, fermées ou recyclées ». (p. 93)

Tout le livre de Marie-Hélène Voyer mérite une lecture attentive et une longue méditation d’autant qu’elle écrit à partir d’un coin de pays bien connu soit celui du Bic et de ses environs où il est aussi question de Les Boules, entre autres.

C’est sûr que la pratique religieuse s’est considérablement non seulement affaiblie, mais qu’elle a quasiment disparu et il n’est pas question ici de tenter une explication, cependant, face à la non-pratique religieuse ne faudrait-il pas, quand même, conserver un lieu consacré pour ceux et pour celles qui voudraient et qui exigeraient une église ouverte à la méditation ? Un lieu significatif pour les personnes qui souhaitent dans la journée, la semaine, le mois, se ressourcer dans un haut lieu de spiritualité chrétienne. Pourquoi ne voudrions-nous pas conserver l’église de Saint-Ulric qui est, au passage, un modèle d’architecture hérité de nos ancêtres, un lieu consacré à la spiritualité, stricto sensu ?

L’église de Saint-Ulric ne doit pas être « désacralisée », mais conservée en l’état pour accueillir les personnes qui ont besoin non seulement d’un recueillement, mais aussi de dialogue avec l’âme de nos ancêtres qui s’expriment dans ces murs pour ceux et pour celles qui veulent bien entendre et écouter. C’est l’âme et l’esprit du village de Saint-Ulric qui s’exposent dans cette église. On pourrait payer une personne qui assurerait la bonne tenue des lieux et ainsi, sans crainte de profanation et de vol, on pourrait aller prier à notre aise et au moment de la journée qui fait notre affaire et qui répond à une nécessité, et ce même si cette « nécessité » n’est pas le lot de toutes les personnes de la paroisse.

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