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Place aux lecteurs: Comme une mère trahie

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Par Serge Allaire
Comme une mère trahie
Bonjour, je me présente : je suis la Terre. Petite bouée flottante dans l’espace. Je suis née il y a de cela plusieurs millions d’années et grâce à mes acolytes Soleil et Lune, je parviens à abriter en ma demeure quelques centaines de milliers d’espèces vivantes.
Elles sont en quelque sorte mes enfants issues de mes entrailles. (L’océan !) Je suis en grande partie constituée d’eau et on m’appelle la Terre. À la suite d’une entente, tout à fait naturelle, le Soleil a pris sous sa tutelle la gestion de la lumière et du chauffage, et ce, de façon tout à fait louable. Rien ne brûle sauf qu’aux extrémités, tout gèle. Qu’à cela ne tienne, mes enfants n’y voient aucun inconvénient. Ils s’animent autant au froid qu’à la chaleur : ils s’adaptent. Cela crée une diversité essentielle au maintien de notre équilibre. Ah, j’oubliais, la Lune nous a convoqués une de ces nuits de pleine et voulait s’impliquer. On lui a alors légué la gestion des marées. Mais je suis sûre qu’elle y est pour beaucoup plus. Car tout ici est si beau, seuls la Terre et le Soleil n’y suffiraient pas.
Car voyez-vous, je vous parle et j’ai vieilli de quelques milliards d’années. Alors là, j’abrite toutes sortes de formes de vie. Je suis très prospère et surtout fertile. Je loge et je nourris tout ce beau monde. Bactéries, planctons, animaux, plantes, insectes, etc.… Une foule incroyable de diversités vivantes, toutes aussi conviviales les unes que les autres ; c’est la fête ! Alors elles se reproduisent.
C’est la vie qui s’exprime et moi et mes compères les soutenons dans leur quête. Je me sens comme une mère nourricière. Nous sommes bien et y trouvons tous notre compte. Il y a un équilibre qui s’installe. Certains individus d’une espèce se sacrifient à leurs prédateurs, mais jamais une espèce n’en parasite une autre dans un dessein meurtrier. Tout semble s’harmoniser et évoluer selon un mode d’adaptation à l’environnement constamment modifié par l’éclosion de nouvelles formes de vie. Certaines espèces semblent figées dans le temps : batraciens, reptiles, et j’en passe. Tandis que d’autres semblent propulsés vers la spécificité de leurs fonctions.
Notamment l’humain venu de je ne sais où ! Ou plutôt comment l’ai-je enfanté ?
Oh ! Les premiers bébés humains étaient gentils. Ils se glissaient doucement dans mes bras, à moi, Mère-Nature.
Malgré l’émergence de leur intelligence, ils savaient reconnaître et apprécier ma grande capacité à les héberger et à les nourrir, et afin de me combler, ils procréèrent. Ce qui me gratifiait dans mes fonctions de mère. Nous étions heureux et respectueux, sans raison, mais tous avaient la place qui leur était due. Aucun de mes enfants ne se sentait menacé. Nous veillions l’un sur l’autre. Est-ce un roman ? Non !
La nature n’est sûrement pas à l’eau de rose, mais elle a toujours été à la hauteur de la vie. Il n’y a qu’à regarder !
Moi, la Terre, mère de toutes les espèces, je souffre. On perce mes entrailles (pétrole, minéraux), on coupe mes membres (arbres), on souille mon eau, bref, tout ce qui est essentiel à la continuité de mon œuvre.
Vous prélevez des parties de moi, et même handicapées, je continue de vous approvisionner. Le gîte et la nourriture constituaient les responsabilités pour lesquelles j’étais douée. Alors il y en avait pour tous mes enfants. Tous y trouvaient leur subsistance. Sans exception.
Mais maintenant que certains de mes enfants se permettent des écarts de conduite incompatibles au grand Plan de la Vie, toute une création issue de mes entrailles se résorbe lentement à mes yeux.
Moi, Mère-Terre, je pleure et je crache le feu afin qu’une étincelle parvienne à vos cœurs d’enfants surdoués. Car handicapée, je souffre ; aidez-moi à vous aider !
P.S. Moi, je survivrai à vos assauts sans cesse répétés. Mais pour cela, je devrai me purifier et ce processus de guérison vous détruira, vous les humains. D’autres formes de vie survivront et tout recommencera. La vie, à nouveau s’exprimera en tentant de sublimer les spectres du passé en espérant qu’un trouble-fête ne revienne la hanter.
Je me sens comme une mère trahie. Dommage, car je vous aimais…
Serge Allaire
Auteur-compositeur-interprète
181, avenue Ulric-Tessier
St-Ulric

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