Décembre 2013

L’Ancêtre de Serge Otis est sauvée

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Actualité
par Johanne Fournier

Après quatre ans de discussions et de démarches acharnées, la sculpture monumentale, qui gît au pied du mont Saint-Pierre, en Haute-Gaspésie, a récemment été restaurée pour retrouver son lustre d’antan.

La sculpture intitulée «L’Ancêtre, l’oiseau-tonnerre», qui a été créée il y a 34 ans par l’artiste Serge Otis, décédé accidentellement à Saint-Ulric en 1983, avait été laissée à l’abandon. Son état de détérioration était si avancé qu’une aile était tombée, il y a plus de deux ans.

Longue saga

Pour la veuve de l’artiste, France Vézina et l’ex-maire, Jean-Sébastien Cloutier, c’est la conclusion heureuse d’une longue saga qui aura duré quatre ans. «Ça a été la finalisation de mon dernier dossier comme maire», indique M. Cloutier, en précisant qu’il ne voulait pas revenir sur les échanges houleux qu’il a eus avec Mme Vézina.

Il y a environ deux ans, le sculpteur et professeur à l’Université de Moncton, André Lapointe, qui était à l’origine du projet de création de l’oeuvre, avait offert de restaurer l’oeuvre bénévolement, moyennant ses frais d’hébergement. Encore là, l’ex-maire avait refusé la proposition. «On s’entendait pas sur la procédure, soutient Jean-Sébastien Cloutier. On n’avait pas de sous. De plus, au moment où on était disponibles, en août, M. Lapointe ne l’était plus.» Le sculpteur avait fini par se retirer du dossier.

Serge Otis

Les personnes qui ont contribué aux travaux de restauration de L’Ancêtre:
Léon Coulombe, Jean Béliveau, Pascal Huet, Jean-Sébastien Cloutier,
Félix Coulombe et Roger Langevin.
(Photo Noëlla Cloutier)

Intervention salvatrice

Pour Mme Vézina, si l’oeuvre a été sauvée, c’est grâce à l’intervention du directeur général du Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV), Christian Bédard, qui a proposé à la municipalité que le sculpteur et professeur en arts de l’Université du Québec à Rimouski, Roger Langevin, supervise les travaux. Dans sa lettre à la municipalité, M. Bédard a aussi présenté les risques légaux encourus si l’oeuvre était altérée.

Sans tarder, Jean-Sébastien Cloutier a accepté la proposition du RAAV. «C’est pas à cause de la lettre qu’on a accepté de faire les travaux, indique-t-il. C’est parce que M. Langevin a proposé ce qu’on avait prévu de faire il y a cinq ans.»

Respect et émotions pour l’oeuvre

À la fin octobre, l’artiste Roger Langevin s’est rendu à Mont-Saint-Pierre, moyennant le remboursement de ses frais d’essence. L’oeuvre a été retirée de son socle, puis transportée dans le garage de Léon Coulombe, à l’endroit-même où elle avait pris naissance en 1979. Le fils de celui-ci, Félix Coulombe, qui avait dix ans au moment de sa création, a ressoudé l’aile. Des ouvriers locaux ont passé la pièce au jet de sable et renforcé quelques cordons de soudure.

«J’ai aimé à quel point les gens étaient respectueux, précise M. Langevin. C’était comme quelque chose de sacré.» La main-d’oeuvre étant bénévole, la restauration aura coûté une centaine de dollars à la municipalité en matériaux et s’est échelonnée sur deux jours.

Si la réparation de ce monument avait quelque chose d’émouvant pour Léon Coulombe et son fils Félix, c’était encore plus touchant pour Roger Langevin qui avait gradué de l’École des Beaux-Arts de Montréal la même année que l’auteur de L’Ancêtre. «C’était un devoir d’amitié, laisse tomber le sculpteur. Ça a été comme des retrouvailles avec Serge.»

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