Place aux lecteurs par France Vézina
Petites bibliothèques libre-service construites par les citoyens: une belle surprise!
Ah oui! C’est une idée simple et merveilleuse que les citoyens ont réalisée. Un événement qu’on ne pourrait probablement pas voir se produire à Montréal ou dans une autre métropole, la population étant trop nombreuse. Il faudrait les surveiller constamment, ces petites bibliothèques, pour ne pas que quelques vandales les saccagent. Mais dans un village paisible, on peut encore se permettre qu’un tel rêve se réalise, que des personnes n’ayant pas les moyens de se déplacer à Matane puissent marcher sur le trottoir, s’arrêter près de l’une de ces petites bibliothèques, choisir un livre, feuilleter quelques pages et parce que tout à coup quelques mots leur parlent, l’emporter chez soi et même faire le don d’un ou deux de leurs propres livres.
Tiens! Je vous parle d’un livre que j’ai lu tout récemment et qui, un jour, se retrouvera peut-être dans l’une ou l’autre de ces petites bibliothèques libre-service. Mais, en attendant, si vous allez à Matane, n’hésitez pas, d’une façon ou d’une autre, à vous le procurer, soit à la bibliothèque, soit dans une librairie. C’est un véritable cadeau à vous faire et à partager avec vos proches, amis et voisins.
Un livre inoubliable, nourri du vécu même de son auteure. En le lisant, on a la sensation immédiate de respirer avec elle l’air du Grand Nord, de marcher à ses côtés dans l’espace immense du Nunavik, dont elle est imprégnée et pour cause, puisqu’elle y a fait plusieurs séjours et y a même enseigné en 1975.
Un livre écrit de tout son être, de tout son corps, de tout son cœur. C’était il y a plusieurs années, au temps de sa jeunesse. Elle a aimé passionnément le Nunavik et les Inuits. Sa vie là-bas, avec eux, l’a profondément marquée pour le reste de ses jours. Aujourd’hui, par le truchement de son écriture lumineuse, elle y revient depuis le passé toujours aussi vivace et bouclant la boucle jusqu’au temps présent. J’aimerais pouvoir vous parler des personnages, de leur histoire, mais je ne peux pas. Elle le fait avec un tel talent et une telle sensibilité que tout ce que je pourrais en dire serait de trop. J’aime entièrement son œuvre: son souffle, son rythme, la limpidité de son écriture. Je n’en changerais pas une ligne, pas un seul mot, pas un iota, pas plus que je n’aurais dans l’idée de détourner le cours d’un ruisseau ou d’une rivière. On la sent si proche des Inuits avec lesquels elle vit. Eux, ils l’adoptent d’emblée et partagent naturellement avec elle leurs joies, leurs malheurs, leur humour, leur intimité.
Il y a quelques années, j’ai failli moi-même m’y rendre pour vivre quelques mois au Nunavik. Tout était, pour ainsi dire, mis en place pour que cela se fasse, sauf que des circonstances malheureuses m’en ont empêchée. Mais en lisant Histoires nordiques, la magie, la douceur et la puissance chamanique de l’écriture de Lucie Lachapelle m’ont consolée et transportée là-bas. J’ai maintenant le sentiment d’y avoir réellement vécu moi-même. Des histoires nordiques tellement vivantes et émouvantes! J’en sors à la fois bouleversée, émue et ravie. C’est un livre exceptionnel et d’une rare authenticité que je ne suis pas prête d’oublier de sitôt, l’un des plus beaux que j’ai lus dans ma vie. J’en sors tout juste, mais j’y reviendrai souvent et pour longtemps.
Merci, merci, merci à Lucie Lachapelle de nous avoir fait un tel cadeau à nous, ses lecteurs d’aujourd’hui et de demain! Merci à Jean Kazemirchuk d’avoir accompagné si merveilleusement Histoires nordiques de ses dessins. Merci à XYZ Éditeur et à la directrice littéraire Josée Bonneville d’avoir publié cette œuvre essentielle, dont je souhaite qu’elle puisse avoir autant de lecteurs et de lectrices que son auteure y a mis de cœur et de générosité pour l’écrire.
J’ajoute simplement cet extrait du résumé du livre sur la quatrième de couverture: «La rencontre de l’Autre est au cœur de ces histoires d’amour et de violence, d’adversité et de courage où le monde nordique est décrit dans toute sa grandeur et avec tous ses malheurs.»
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