CollaborateursDécembre

Eaton, un texte de Danielle Ross

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Eaton

Par Danielle Ross

Matin

Le catalogue Eaton arrive au début d’automne.

Tous les jours, nous surveillons la poste.

Est-ce que Madame Noëlla la postière les a reçus ?

Est-ce que maman est allée le chercher ?

Nous sortons toujours de l’école, le couvent des Sœurs du Saint Rosaire, un peu excités.

Et voilà que passe Monsieur Gendron, qui a dans ses mains

l’objet tant désiré.

Et Mademoiselle Beaulieu qui marche de son pas vif,

le catalogue sous son bras.

Cela veut qu’il soit aussi chez nous.

Le Rêve sur papier.

Alors nous courons jusqu’à la maison.

Maman sait notre impatience.

Elle l’a mis bien en vue sur la table de la cuisine.

 

Nous passons des heures à le regarder.

Tous assis collés sur le divan.

Nous choisissons nos cadeaux.

Il y avait tant de belles choses.

Des poupées.

Des camions.

Et il me semble même des fusils à plomb.

Tout est brillant, alléchant, invitant.

Tout rose pour les filles.

Tout brun pour les garçons.

Cuisinette à faire saliver les futures ménagères… ou pas.

Camions et jeux pour les garçons.

Et oui j’en suis certaine maintenant des fusils à plomb.

Moi, mon rêve je m’en souviens bien.

C’est le chapeau de Davy Crockett, avec la queue de renard.

Je le veux.

Je le désire.

Mais je sais aussi que ce n’est qu’un rêve.

Qu’il ne sera pas sous le sapin !

Alors je le garde comme un secret.

 

Puis comme nous avons bien « magané » le catalogue,

Même si Noël n’est pas encore là,

Nous le découpons page par page.

Un peu de farine et d’eau pour faire la colle.

Un grand carton récupéré chez Joseph Edmond le marchand, notre Voisin.

Et là nous nous créons de la magie.

Nous nous imaginons des maisons.

Des beaux vêtements.

Des manteaux de fourrure.

Des cowboys et leur révolver près des dames aux vêtements Étincelants.

Ah ! Que oui ce Catalogue nous fait évader.

 

Nous savons que nous n’aurons pas tout cela.

Mais nous ne sommes pas déçus, jamais déçus.

Nos Noëls sont magiques.

Non, c’est maman qui est magique.

Je n’ai jamais eu le chapeau de Davy Croquet.

Mais à 3 ans ou 4 ans, j’ai eu le livre du « Petit Bonhomme de Pain D’épice »

Sous le sapin de Noël avec plein d’autres cadeaux.

Un grand livre cartonné que j’ai tant feuilleté

Que le carton se dédoublait à la fin.

 

Mes enfants, eux, c’était le catalogue Sears.

Le catalogue Eaton avait disparu.

Pour mes petits-enfants,

Ce sont les circulaires des grandes surfaces.

Petits catalogues éphémères et il me semble, sans joie.

Je ne crois pas qu’ils les regardent.

 

Ce n’est pas important.

Le principal, c’est de rêver.

D’imaginer.

Souvent l’imagination est plus agréable que le cadeau sous le sapin.

Foi de Davy Crockett.

 

Bon Temps des Fêtes à toutes et à tous.

 

 

 

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