par Marlyse Joss
Lors des élections fédérales du 19 octobre, mon mari, ma fille et moi nous sommes présentés à notre bureau de scrutin de Saint-Ulric, une petite municipalité voisine de Matane, dans le but d’exercer l’un de nos droits le plus ultime, soit celui de voter. Ce droit démocratique a pourtant été refusé à ma fille parce que, comme elle ne possède pas de permis de conduire, elle n’a pu montrer une carte contenant son adresse. Pourtant, elle a sorti sa carte d’assurance-maladie du Québec sur laquelle il y a sa photo, en plus de sa carte d’électrice sur laquelle figurait son adresse correspondant au même nom que sur sa carte avec photo. Bien que la corrélation fût évidente, les employés d’Élections Canada se sont entêtés devant ce qui me semble être une formalité absurde et illogique.
Mon mari et moi avons alors suggéré au responsable du bureau de scrutin de l’assermenter, comme il l’aurait fait si elle avait été voilée ou masquée. Mais il a catégoriquement refusé. Pourtant, au risque de me répéter, la photo de sa carte d’assurance-maladie correspondait bien à son visage qui, rappelons-le, était découvert, et le nom qui apparaissait sur cette même carte était le même que sur sa carte d’électrice qui comportait son adresse domiciliaire.
Nous avons été d’autant plus outrés de la situation puisque plusieurs des employés du bureau la connaissaient et étaient en mesure de savoir qu’elle était une résidente de ce village de quelque 1 650 habitants.
Je dénonce vivement cet état des choses qui constitue, à mon humble avis, une entorse majeure à la démocratie et qui est une atteinte aux droits citoyens de ma fille. Réflexion faite, il semble bien qu’il soit plus facile de voter avec un voile intégral, une poche de patates ou un masque de Star Wars sur la tête qu’à visage découvert avec, d’une main, une carte d’identité avec photo et de l’autre, sa carte d’électeur contenant son nom et son adresse.
Marlyse Joss, Saint-Ulric
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