Gaëtan Dubé (1934-2020) : un homme pour qui « ça n’arrêtait pas de bien aller ».
Alors que les municipalités environnantes peinent à conserver une épicerie, Saint-Ulric doit à Gaëtan Dubé, le privilège d’en avoir une bien implantée au cœur du village, maintenant propriété de ses enfants. C’est dans son magasin de l’avenue Ulric-Tessier que bien des Ulricois ont connu monsieur Dubé et ont été accueillis avec son sourire. D’autres, nés avant les années 1970, se rappellent de « Gaëtan » alors qu’il exerçait le métier de marchand ambulant qui passait par les maisons pour vendre des fruits et des légumes et d’autres produits d’épicerie. Enfin, pour plusieurs, Gaëtan Dubé est cet archer de renom qui a porté le nom de Saint-Ulric dans les nombreuses compétitions auxquelles il a participé au Québec ou à l’étranger. C’est aussi par son œuvre d’artiste peintre ou sur un terrain de golf que ce père de famille a pu se faire connaître.
Mais qui qui était Gaëtan Dubé?
Gaëtan Dubé est né le 24 novembre 1934 et a été baptisé le lendemain à Saint-Ulric. Ses parents, Georges (Victorisse) Dubé (1902-1937) et Imelda Desrosiers (1905-1989) vivaient alors à Baie-des-Sables où son père et sa mère habitaient aussi lors de leur mariage, le 8 novembre 1933. Imelda est une descendante de Norbert Desrosiers et de Marcelline Ouellet, un couple de pionniers de Saint-Ulric. Le père de Gaëtan était charpentier.
Gaëtan n’a pas encore trois ans lorsque son père décède, le 22 septembre 1937. Sa mère, Imelda, devenue veuve, épouse un journalier de Baie-des-Sables, Jérémie Beaulieu (1905-1984), lui aussi veuf, le 15 août 1942. Jérémie a un enfant, Rosaire, né en 1936, que lui a donné sa première épouse, Yvonne Couture (1916-1938) et Imelda a elle aussi des enfants de son premier mariage, Gaëtan et Marie, cette dernière étant née le 18 avril 1936. De l’union d’Imelda et de Jérémie naîtra un autre garçon, René. La famille de Jérémie et d’Imelda comptera ainsi quatre enfants et s’installera à Saint-Ulric dans la section ouest du village.
Contrairement à ses frères et sa sœur, qui deviennent tous trois enseignants, Gaëtan ne fait pas de longues études. Il fréquente l’École de comme
rce en 1949-1950, et par la suite travaille comme aide-cuisinier ou journalier avant son mariage avec Jeannine Ross, le 13 février 1960. De ce mariage sont nés quatre enfants, Raynald, Yvan, Nataly et Stéphane.
C’est au début des années 1960 que Gaëtan devient marchand ambulant. En 1970, il vend son camion à Maurice Sirois et aménage une épicerie-boucherie dans le sous-sol de sa maison. Après 37 ans comme propriétaire du Marché Dubé de Saint-Ulric, Gaëtan transfère la propriété de son entreprise à ses deux fils, Raynald et Stéphane, assurant ainsi la pérennité du commerce qui est encore aujourd’hui détenu par ses enfants, Raynald et Nataly. Même s’il n’en était plus propriétaire, Gaëtan a continué de servir au Marché Dubé jusqu’à ce que la maladie l’en empêche.
La carrière d’archer de Gaëtan débute en 1962. Gaëtan est un amateur de chasse et souhaite se servir d’un arc pour s’adonner à ce sport. Il en vient rapidement à la compétition sportive et prend part à un premier tournoi provincial en 1964. Il participe aux championnats provinciaux de Joliette en 1965, 1966 et 1967 où il se classe, 6e, 4e et 2e pour enfin être le premier en 1968 et 1969. Il fait partie de l’équipe canadienne pour le championnat mondial dès 1968 et en 1969, fait partie de l’équipe canadienne pour l’obtention de la coupe « Ambassadeur » à Seattle. Il est alors au faîte de sa carrière qu’il doit interrompre provisoirement pour concentrer ses efforts sur son commerce.
Il reprend sa carrière en 1975, souhaitant participer aux Jeux olympiques de 1976. Les exigences de l’entraînement pour un père de famille vivant en région éloignée le contraignent à abandonner son projet. Sa carrière d’archer ne s’arrête pas là. En 1980, il est nommé archer masculin de l’année par l’Association régionale de tir à l’arc de l’Est du Québec. Au milieu des années 1980, Gaëtan délaisse le tir à l’arc pour s’adonner au golf, sport qu’il exercera avec beaucoup de talent, et ne revient au tir à l’arc que durant la dernière décennie et se classe le meilleur au Québec dans sa catégorie à 80 ans.
Enfin, Gaëtan Dubé était un homme de tous les talents qui, en plus d’être un athlète exceptionnel, était un artiste peintre et un musicien. Je suis triste d’avoir appris son décès, le 10 janvier dernier, et à la fois heureuse d’avoir connu cet homme lumineux, qui a tant marqué sa paroisse. Mes plus sincères condoléances à sa famille.
Par Andrée Gendron
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