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Un conte de Noël: Les lutins de l’immigration

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Par Olivier Garot

Les lutins de l’immigration.

Le père Noël cherche des lutins, il manque de personnel !

Eh oui, de nombreux lutins du père Noël ont dépassé l’âge de 800 ans ; c’est l’âge de la retraite chez les lutins. Il faut les remplacer, mais c’est difficile.

Certains lutins du monde doivent immigrer, quitter leur pays pour venir rejoindre l’atelier de construction de jouets si on veut pouvoir offrir les cadeaux à Noël cette année.

 

Partout sur la planète, des affiches et des pancartes apparaissent :

 

« Lutins, lutins, on cherche de nouveaux lutins ! »

« Lutins, lutins, rejoignez-nous ! »

En pleine forêt amazonienne, sur le Nil, au centre du désert…

« On recrute, on recrute ! »

… en haut des plus hautes montagnes, sur l’Everest, dans les rizières, dans les prairies mongoles, en Australie, dans les îles Samoa, en antarctique, au cap Horn, dans la cordillère des Andes. Même dans le centre de la Terre ou les profondeurs de la mer, on recrute, on cherche de nouveaux lutins pour aider aux fêtes de Noël.

 

Cela ne fonctionne pas bien, car même si les lutins aiment beaucoup faire plaisir aux enfants, leurs façons de fêter sont différentes d’un pays à l’autre. Parfois même dans leur religion ou leur culture il n’y a pas de père Noël, ils n’en ont jamais entendu parler.

Alors, comment faire pour que tout le monde se sente concerné ?

 

Le père Noël s’est assis devant la cheminée avec la mère Noël et quelques lutins.

 

« Mmmmh, je comprends que certains lutins des pays arabes ou du Tibet ne comprennent pas bien la fête de Noël. Nous devons mieux l’expliquer, » dit le père Noël.

 

« Quand on y réfléchit bien », dit la mère Noël, « ce que l’on souhaite avant tout, c’est que partout dans le monde on encourage la générosité. On souhaite que Noël soit le moment où l’on donne sans attendre en retour, juste pour le plaisir d’offrir. Alors, partageons cette idée ! Montrons que Noël a évolué pour devenir une idée qui nous rassemble tous ! »

 

« Oui ! Noël est une fête de générosité et de solidarité ! » s’écrient les lutins. Aussitôt chaque lutin et lutine du père Noël monte sur le dos d’un renne, ils s’envolent dans le ciel pour annoncer au monde entier que peu importe la religion et la culture, ce que veut le père Noël c’est recruter des lutins venus du monde entier pour que vive l’idée de la générosité et de la convivialité !

 

Ernest est un des lutins du père Noël. Cela fait 108 ans qu’il participe à la réussite de Noël. C’est jeune pour un lutin. Il se sent très heureux cette année d’aller recruter des lutins dans tous les pays du monde, lui qui adore voyager.

 

Sa première halte est au-dessus de la forêt boréale, proche de Natashquan. Il vient souvent y voir Atshukué, c’est une amie lutine très créative. Elle est toujours souriante et énergique, elle confectionne de belles surprises à base de plantes, de branches, de brindilles, de feuilles ou d’écorces de bouleau. Quand Ernest lui demande de venir avec lui à l’atelier pour participer à l’idée de Noël, elle n’hésite pas et saute sur le dos du renne, s’accroche à la fourrure et ils repartent dans les airs.

 

Ils descendent l’Amérique, survolent la jungle et s’arrêtent proche d’un crocodile qui relaxe sur les berges du fleuve Amazone. Allongé sur les grosses écailles confortables, un lutin fait la sieste, il s’appelle Manolo. Il vit dans la forêt amazonienne. Il a un don, il connaît le langage de tous les animaux de la terre. Quand Ernest lui parle de participer à la plus grande fête de la générosité, il n’hésite pas un instant. Une dernière caresse à son ami le crocodile et quelques mots glissés à son oreille et ils s’envolent vers l’Argentine, le pays des chevaux sauvages.

 

Javier, un lutin cowboy, s’amuse sur un capybara, un gros rongeur de la taille d’un chat. « Yeappa ! Yeappa ! » s’écrit-il en faisant tourner son lasso en plein galop pour attraper des fleurs pour sa lutine. Lui aussi accepte de les suivre, le voyage continue, avec ce nouvel ami.

 

Ils arrivent au-dessus de l’océan, une tempête très grosse forme d’immenses vagues sur la mer. Cela paraît inquiétant. Au sommet d’une de ces plus grosses vagues, ils aperçoivent un lutin surfeur. Il a des mains palmées qui lui permettent de bien nager. Il s’amuse comme un petit fou à glisser sur un morceau de bois. Ernest et ses équipiers veulent lui parler, mais c’est dangereux de descendre dans cette tempête, le renne préfère rester en l’air. Javier prend son lasso et laisse tomber la corde pour inviter ce lutin surfeur à venir les rencontrer. Il tend sa nageoire et s’agrippe. Le renne remonte au-dessus des nuages avec tous ces passagers, pour que cela soit plus calme pour discuter.

Agua, c’est son nom, est intéressé lui aussi par l’idée de venir aider cette année pour les fêtes de Noël pour fabriquer des cadeaux pour le monde entier au nom de la générosité.

 

Finalement quand on ne parle pas de religion et de culture, il est facile de se rassembler autour d’une même idée !

 

Les jours passent, et le recrutement va bien. Ils s’arrêtent encore ici et là pour embarquer Fernanda la lutine portugaise, Sofiene, un lutin musicien en Tunisie, Togo qui vit au Mali en Afrique, Adélaïde une lutine éleveuse de dingos en Australie ou encore Kroustof un lutin qui habite dans une yourte et se promène souvent sur une panthère des neiges.

Ils sont à présent 25 sur le dos du renne, presque en équilibre. Il n’y a plus beaucoup de place, mais Ernest a prévu encore de s’arrêter dans le désert et près des pyramides.

 

Sur le dos d’un chameau, le lutin Assan avance tranquillement dans les dunes de sable. Quand il voit arriver le renne avec tous ces lutins, il est très surpris. Autant de lutins différents, ils n’en avaient jamais vu avant. Assan remarque que chaque lutin a une couleur de peau différente, la forme des yeux est différente, il y a des lutins et des lutines, et chacun, chacune, parle une langue différente. Mais ils réussissent à se comprendre, car tous parlent le langage du cœur.

Noël, Assan, il ne sait pas ce que c’est. Dans la religion des familles de sa région, personne ne fête Noël, ils ne sont pas catholiques.

« Oui, on sait ! » dit Ernest tout souriant, « mais on recrute de nouveaux lutins à travers le monde, car Noël a évolué. C’est devenu une idée ! C’est une fête de la générosité, comme les fêtes que tu connais, on veut tous s’aider et partager pour le plaisir d’être ensemble et de s’amuser, quelles que soient nos origines. Les lutins à présent sont issus de la diversité, ta peau est noire et les yeux de Shong Ping sont bridés, et alors ? C’est ça la vie en communauté. La différence devient notre force et on veut s’en inspirer. Sûrement que tu auras des idées pour créer de nouveaux jouets auxquels on n’a pas pensé ! »

 

Assan trouve ça beau… et il accepte l’idée. Il salue son dromadaire et trouve une petite place sur le dos du renne.

 

Dernier arrêt, le petit groupe s’approche des pyramides. Sur le sommet d’une d’elles se trouve Cléophis, un lutin avec un chapeau en forme de pyramide. « Si je me perche tout en haut, c’est pour voir loin ! » s’écrit-il. « Ça fait un moment que je vous vois venir. »

Il se joint au groupe. Ernest est heureux. « Il est temps de rentrer, tenez-vous bien ! On s’envole ! »

 

Après quelques heures, ils arrivent à l’atelier du père Noël. C’est une joie et une immense fête qui les accueille. Le père Noël et la mère Noël sont très heureux d’avoir ces nouveaux lutins et lutines parmi eux, tout est plus beau, diversifié. On entend la musique de Noël jouer avec des sonorités d’instruments du monde entier.

 

Ils se mettent au travail dans la bonne humeur. Les jouets qui sont créés sont magnifiques. Oui il y a des originalités. Cette année de nouveaux jouets sont inventés. Ça, c’est grâce aux idées des nouveaux lutins qui viennent des pays lointains ; les enfants vont être gâtés.

 

Noël est arrivé. Le père Noël part pour sa tournée, le traîneau bien rempli. Cette année, il a encore plus de cadeaux à distribuer, pour des enfants du monde entier, car Noël est devenu une idée solidaire.

 

Et au petit matin, dans les villages de La Matanie et d’ailleurs, les cadeaux attendent les enfants. Il y a des surprises de tous les pays, des poupées de toutes les couleurs de peaux, des camions aux grosses roues pour traverser le désert ou aller dans la neige, des livres de bricolage qui expliquent comment utiliser la nature pour se fabriquer des cabanes ou des jeux. Il y a des cerfs-volants en forme de dragons chinois, des toutous koalas ou girafes, une famille d’ours composé d’un ours brun, un ours polaire et d’un panda. Il y a un gros tigre du Bengale qui rugit quand on appui sur sa truffe et des lego pyramides avec des dromadaires.

 

Ce Noël de la diversité est un nouvel élan. Les enfants de tous les pays se sentent heureux, les lutins de tous les pays se sentent généreux et le père Noël sait que cette fête n’est plus la sienne, mais celle de tous ceux qui veulent être généreux, même s’ils viennent d’un pays sans neige…

 

Les nouveaux lutins issus de l’immigration souhaitent rester à l’atelier pour continuer à contribuer. Mais chaque année, chacun prend quelques semaines pour retourner vers son pays d’origine. Manolo pour saluer son crocodile, Javier pour chevaucher les prairies, Agua pour plonger dans ses vagues, Atshukué pour retrouver sa forêt boréale ou encore Assan pour saluer le désert et son dromadaire.

 

Tous, toutes n’oublient pas d’où ils viennent, mais son heureux de contribuer à faire de Noël, une fête qui rassemble et surtout qui rend fier d’être différent !

 

Le père Noël le sait, cette année et pour les nombreuses années à venir la magie de Noël va pouvoir être sauvée et ça, c’est grâce à la diversité !

 

Joyeux Noël !

 

 

 

 

 

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