Par Kim Bergeron, MRC de La Matanie
Steve Roy est directeur des ventes à temps plein, mais aussi pompier à temps partiel. À travers son témoignage, découvrez ce qui l’a amené à s’engager et les expériences valorisantes qu’il a vécues depuis. Qui sait, ça pourrait peut-être éveiller en vous l’envie de faire une différence en devenant pompière ou pompier à votre tour !

Steve Roy , SRSI
Qu’est-ce qui t’a poussé, Steve, à devenir pompier à temps partiel ?
L’élément déclencheur, c’est vraiment en 2013 quand j’ai été victime d’un incendie. J’ai vu une boule de feu derrière chez moi ! Quand j’ai regardé les pompiers travailler, j’avoue que j’ai un peu chialé après eux parce que je ne comprenais pas leurs méthodes d’intervention. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser au métier. Après avoir fini de coacher mon fils au hockey, en 2018, c’est devenu ça mon projet. J’ai fait la formation et j’ai compris pourquoi les pompiers s’étaient organisés d’une telle façon pour éteindre mon incendie.
J’ai aussi cherché à comprendre pourquoi le feu avait pris chez moi. Ça avait été causé par une rallonge électrique. Ce que je ne savais pas, c’est qu’une rallonge, ce n’est pas fait pour être utilisé en permanence. Maintenant, je peux faire de la prévention auprès des gens, leur transmettre ce genre d’informations et quand j’interviens sur un incendie, j’ai la formation pour diagnostiquer les causes. J’aime faire des recherches pour comprendre la source d’un feu, c’est vraiment l’fun.
Comment s’est passée ta formation ?
Les formations actuelles sont vraiment plus agréables que celles d’avant. À mon époque, on faisait les formations chez soi, seul derrière un ordinateur sans être payé et après on se rencontrait pour démontrer notre compréhension. Aujourd’hui, les formations sont l’fun, interactives et rémunérées. Tu assistes à des cours en classe et les professeurs à Matane, comme David Lavoie, sont très bons. Ce prof-là est une référence dans le milieu, il est demandé partout au Québec.
Ton fils est maintenant pompier à temps partiel comme toi. Est-ce toi qui lui as transmis cette passion ?
Ça l’intéressait, ça l’a interpellé. Quand il a eu 17 ans, j’ai signé pour qu’il puisse s’engager. Mon deuxième garçon, qui a 16 ans, devrait suivre l’année prochaine. Je pense que ce qui les inspire, c’est de me voir revenir d’une intervention avec les yeux brillants et le sentiment du devoir accompli. Je pense que, quelque part, je suis un modèle pour eux. Ça me rend fier, mais ça fait aussi vivre toutes sortes d’émotions. Par exemple, quand l’usine de crevettes a brûlé, c’était là où leur grand-père avait travaillé pendant plus de 50 ans. Voir ça partir en fumée sous nos yeux, c’était difficile et de voir mon fils à côté de moi dans une si grosse intervention qui comporte son lot de dangers, c’est stressant.
Quelle autre expérience t’a particulièrement marqué récemment ?
Une fois, j’étais de garde avec mon fils. On reçoit un appel d’urgence pour un accident de VTT. On arrive sur place avant les ambulanciers et les policiers. La victime est dans un fossé, à plat ventre, le VTT est 10 mètres plus loin. Notre but, nous autres, c’est de réconforter la victime et de la stabiliser donc je lui tiens la main, je lui parle. Puis le monsieur décide de se tourner de bord, et là on voit qu’il est amoché ; il est méconnaissable comme Rocky après un combat. On fait les premiers soins, les bandages, puis on laisse les ambulanciers prendre la relève. C’est à ce moment que j’ai su son nom et réalisé que c’était mon voisin, mon ami ! Quelques jours plus tard, la victime m’a envoyé un message pour me remercier. Lui, il m’avait reconnu, il m’entendait, il écoutait ce que je disais. Ça démontre que tu peux concrètement aider les gens ton entourage.
Comment fais-tu pour concilier cet engagement avec tes autres activités et ton travail à temps plein ?
Il faut d’abord que ta conjointe soit consciente qu’elle est avec un pompier. C’est un métier impliquant, qui demande de tout mettre de côté pour aider ton voisin, ton ami, tes concitoyens. Quand tu es fatigué après une journée de travail, dès que tu reçois l’appel d’urgence, l’adrénaline et le stress prennent le dessus et c’est comme si tu devenais une autre personne. À partir du moment où tu es capable de contrôler ce stress, tu deviens une personne fonceuse, un leader, c’est magique ! Et puis, deux semaines plus tard, la paie arrive, mais le sentiment d’accomplissement, lui, t’a déjà payé.
Ton employeur te permet-il de partir en cas d’appel d’urgence pendant la journée ?
Oui, il est conscient de ça. Je ne peux pas partir tout le temps parce que parfois, j’ai des clients en avant de moi, j’ai quand même un service à offrir à mon employeur principal. Mais oui, il vit bien avec ça.
Est-ce qu’il y a des mythes qui entourent le métier de pompier à temps partiel ?
Le principal mythe, c’est qu’on parle souvent de « pompier volontaire », mais en réalité, on est des pompiers à temps partiel. Ce n’est pas juste volontaire, c’est un emploi. Il faut vraiment aimer aider, avoir une vraie passion pour ça, parce que c’est beaucoup d’engagement.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui hésite à devenir pompier à temps partiel ?
Je sais que la jeunesse peut se dire que c’est plate de retourner à l’école, mais quand tu suis une formation de pompier, c’est totalement différent. C’est valorisant et tu ne vois pas le temps passer. Il y a aussi des possibilités d’avancement : tu peux devenir lieutenant, faire des spécialisations. Même à 30, 40 ou 50 ans, il y a toujours quelque chose à apprendre et des grades à monter.
Le Service régional de sécurité incendie de La MRC de La Matanie souhaite combler des postes dans sa desserte des municipalités de Les Méchins, Grosses–Roches, Saint-Jean-de-Cherbourg, Sainte-Félicité, Saint-Adelme, Saint-René-de-Matane, Baie-des-Sables et le TNO de Rivière-Bonjour.
Si le témoignage de Steve Roy vous inspire à devenir pompière ou pompier à temps partiel, envoyez votre curriculum vitae à :
Service régional de sécurité incendie de la MRC de La Matanie
192, rue St-Joseph
Sainte-Félicité (Québec) G0J 2K0
Ou par courriel à : dany.bouchard@lamatanie
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