Par Jocelyne Rioux, présidente
Des cartes de Noël pour le plaisir de faire plaisir.
La résidence L’Entre Gens de Saint-Ulric a accueilli ses premiers résidents en début de décembre dernier. Et, pourquoi ne pas souligner leur premier Noël en ces lieux de façon bien spéciale ?
Les élèves qui fréquentent le service de garde de l’école Mgr-Belzile, en collaboration avec leur éducatrice Sandra Michaud, ont rédigé des beaux vœux pour le temps des fêtes et de la nouvelle année et ont confectionné des cartes de Noël qu’ils ont remises aux seize résidents.
Le Comité culturel se voit heureux d’avoir parrainé cette activité qualifiée d’intergénérationnelle. Bien que ce geste puisse paraître anodin pour certains ou empreint d’humanité pour d’autres, ces cartes ont porté un message de joie, brisées en quelque sorte l’isolement et ont contribuées, certes, au bien-être des personnes âgées. Elles ont été créées simplement pour le plaisir de faire plaisir. Un gros merci à Sandra pour avoir réalisé, de main de maître, cette activité en un temps record.
Félicitations à Raphael Poliquin-Ross qui remporte, parmi tous les participants, le livre de Patrice Michaud et de Guillaume Perreault La soupe aux allumettes, offert par le Comité culturel Saint-Ulric.
La fête des amoureux et de l’amitié.
En ce mois de la fête des amoureux et de l’amitié ne serait-il pas de mise, voire essentielle, d’envoyer une lettre ou un message d’amour à une personne chère, comme l’ont fait Jean-Baptiste Roy et Marie Simard à l’époque ? Nous vous présentons la première lettre que Jean-Baptiste Roy adresse à Marie Simard (la sœur d’Alice Simard) du temps de leur fréquentation. Voici le contexte : Marie enseigne à Price et demeure avec sa mère, Georgianna Ruest, alors veuve, et sa sœur Alice, aussi enseignante. Jean-Baptiste Roy est veuf depuis le 12 novembre 1913, date du décès d’Amaryllis Paquet qu’il avait épousée le 12 août 1902. Le couple avait déjà perdu leur fils aîné, Jean-Baptiste, mort noyé le 23 novembre 1912. Jean-Baptiste Roy est alors secrétaire de la très prospère compagnie Roy. Il est allé visiter Marie à Price. Voici quelques extraits et… prenons des notes. Joyeuse Saint-Valentin à tous !
Ma chère Marie,
… Laisse-moi maintenant te remercier de tout le bonheur que tu m’as procuré pendant ces deux veillées, trop courtes hélas, que j’ai passées auprès de toi ; oui chère Marie, tu as pansé les plaies de mon pauvre cœur bien meurtri par les lourdes épreuves que Dieu m’avait envoyées pendant les dernières années. Je n’en revenais pas que moi, je retrouverais sur cette terre, le bonheur sans mélange que j’ai goûté pendant onze années. Je tremble presque à cette pensée, car, vois-tu, je désespérais tant de ne plus y goûter, que je crains d’avoir fait un beau rêve ; je prierai Dieu de ne pas m’ôter cet espoir ; puisses-tu ne pas regretter les belles paroles que tu m’as dites, c’est à ce prix que sera mon bonheur futur et celui de mes chers petits.
Ma chère Marie,… tu as peut-être trouvé que j’ai été un peu sans-gêne dans ces quelques heures ? Pardonne-moi si j’ai pu blesser ta délicatesse ; l’amitié seule a pu me pousser à cette intimité ; j’ai tant soif de bonheur, d’affection et de caresses, que je n’ai pu me maîtriser ; mais j’en suis bien puni aujourd’hui, va, puisque je n’aurai pas le bonheur de te voir d’ici à plusieurs jours ; je ne croyais pas vraiment que je m’ennuierais autant ; je ne suis donc pas rassasiable ? Il y a deux jours, j’aurais été heureux si j’eusse eu une bonne parole de toi, et voilà qu’aujourd’hui je voudrais te posséder, t’avoir près de moi à jamais, ce désir se réalisera-t-il ? Je l’espère.
Comment pourrais-je jamais payer pour tant de générosité de ta part ; car, je le sais, il te faut un cœur bien généreux pour accepter de venir partager ma vie ? … Vois si je suis digne d’avoir ma destinée liée à la tienne, ne me crois pas trop bon, j’ai des défauts (ils sont nombreux) qu’il te faudra supporter avec résignation ; je te voudrais tant heureuse que je sacrifierais mon propre bonheur, si, il devait un jour faire ton malheur.
… Je compte recevoir une bien longue lettre, qui m’apportera tes véritables sentiments à mon égard ; ouvre-moi bien large ton bon cœur que j’y puise la joie et le bonheur de ma vie que tu t’abandonneras complètement à moi sans arrière-pensée.
… Je te prends bien fort contre mon cœur et t’embrasse mille fois.
Ton ami sincère,
Jean-Baptiste.
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