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Chroniques d’immigrés

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par Catherine Maquet

Chapitre 2: L’annonce et l’avant-déménagement

L’annonce n’a pas été des plus faciles. Imaginez, je suis fille unique et petite-fille unique. Nous voir partir allait laisser un énorme vide dans la vie de nos familles. Mais c’était notre rêve de venir au Québec. Qui peut se dire qu’il a réalisé son plus grand rêve? Nous avions la possibilité de le faire, l’envie aussi, et ce, malgré l’éloignement que cela allait engendrer.

Il faudra que je demande à nos familles leur ressenti. Car nous n’en avons jamais vraiment parlé. Je pense qu’ils étaient très contents pour nous et nous cachaient leur déception face au départ.

Les enfants ont été très compréhensifs. Un peu tristes de devoir quitter la famille, les amis. Mais nous étions ensemble, notre petite famille.
Mes deux meilleures amies, Claudine et Valérie, mes sœurs de cœur, à défaut d’avoir des sœurs de sang, étaient très heureuses pour nous. Cela me déchire encore maintenant, après quatre ans, de ne plus les avoir près de moi. Elles me manquent atrocement.

Mais nous «skypons» souvent. Avec notre famille, nos amis, nous gardons des contacts. Le dicton «loin des yeux, loin du cœur» ne se confirme pas chez nous.

Nous avions donc trouvé un employeur pour mon époux. Conjointement avec ce dernier, nous avons fait les demandes nécessaires au ministère de l’Immigration de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) du Québec.
Nous avons vendu toutes nos affaires. L’entreprise et son matériel. Certains meubles et bibelots. Nous avons acheté un conteneur maritime et avons commencé à faire nos caisses. Quel casse-tête cela a été pour caser «notre vie» dans ce conteneur ! Il nous a fallu faire des choix sur ce que nous allions apporter avec nous.

En plus des démarches d’immigration, il a fallu aussi faire des démarches pour le conteneur (99% des immigrés font appel à une entreprise de déménagement spécialisée qui vient chez vous, emballe vos affaires, les stocke dans un entrepôt et remplit des conteneurs, les envoie à Montréal et «dispatche» vos affaires dans divers camions qui viennent vous les livrer dans votre nouveau logement). C’était tout nouveau et assez compliqué, je vous l’avoue.

Nous avons dû aussi faire les démarches administratives auprès du gouvernement et des mairies belges: demander des copies conformes de nos différents papiers (actes de naissance, bulletins scolaires, casiers judiciaires, etc.), mais aussi leur signifier notre intention de quitter la Belgique (impôts, taxes, etc.).

Il nous aura fallu quatre mois pour faire tout ça. Pas une mince affaire. Mais nous avions cette motivation, cette volonté de réaliser notre rêve.
La veille du grand départ, les enfants dormaient chez mes parents. L’excitation était à son comble pour chacune des personnes qui allaient vivre avec nous cette journée du 4 mai 2015. Mon mari et moi avions réglé notre cadran à 3 heures du matin et nous nous sommes endormis dans une maison entièrement vide sur un matelas à même le sol vers minuit, les yeux remplis d’étoiles, des papillons dans le ventre et la gorge nouée.

Suite au prochain épisode.

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