par Nixon Sanon, conseiller environnement et cours d’eau, MRC de La Matanie
La MRC de la Matanie vise, par son Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR), à réduire d’ici à 2021 à 300 kg par habitant, par année la quantité de déchets enfouis sur son territoire. Pour y arriver, les municipalités locales jouent un rôle déterminant, puisqu’elles sont responsables de la mise en œuvre de la plupart des mesures de réduction énoncées dans le PGMR*.
De manière générale, les quantités de déchets enfouis annuellement par personne dans la plupart des municipalités de la MRC de La Matanie présentent une tendance à la baisse. Cependant, les résidents de certaines municipalités, dont Saint-Ulric, continuent de produire de plus en plus de déchets et à récupérer de moins en moins de matières recyclables. À titre d’exemple, la quantité de déchets enfouis, par personne en 2019 à Saint-Ulric s’est établi à 425 kg, soit 116 kg de plus par personne que la moyenne de la MRC.
Malheureusement, l’augmentation de la production de déchets par habitant dans la Municipalité de Saint-Ulric est une tendance qui semble se confirmer. Comme la figure suivante l’illustre, de 2015 à 2019 la quantité de déchets produits par habitant dans la municipalité de Saint-Ulric croît en moyenne de près de 4% par an. C’est la seule municipalité de La Matanie qui accuse un tel bilan.
* Un PGMR est un document de planification de la gestion des matières résiduelles générées par les résidences et les industries, commerces et institutions (ICI) situées sur le territoire d’une MRC30
L’une des conséquences de la mauvaise performance de Saint-Ulric est le montant relativement faible reçu par la Municipalité du gouvernement du Québec en lien avec le Programme sur la redistribution aux municipalités des redevances pour l’élimination des matières résiduelles . Moins une municipalité génère de déchets, plus le montant reçu en subventions est important. À titre d’exemple, en 2019, la Municipalité de Saint-Ulric a reçu un montant de 7,85 $ par habitant, alors que le montant moyen de la subvention gouvernementale a été de 8,32 $ par habitant en Matanie, et de 9,52 $ par habitant pour l’ensemble du Québec. En plus des pertes financières en subventions, la Municipalité de Saint-Ulric doit payer en redevances 133,51 $ pour chaque tonne de déchets enfouis.
Les résidents de la municipalité de Saint-Ulric font partie également des Matanais qui récupèrent le moins de matières recyclables issues de la collecte sélective. Comme la figure 3 le démontre, en 2019, chaque Ulricois a récupéré environ 76 kg de matières recyclables (dans le bac bleu), tandis que la moyenne par habitant a été de 85 kg dans la MRC de La Matanie.
En termes d’évolution des quantités annuelles de matières recyclables récupérées par habitant dans la municipalité de Saint-Ulric, aucune tendance ne peut être dégagée. Il s’agit plutôt d’une évolution en dents de scie, avec une alternance de hausses et de baisses des quantités récupérées au cours des cinq dernières années. Par contre, une constante se précise: les quantités annuelles de matières recyclables récupérées par habitant dans la municipalité de Saint-Ulric sont toujours inférieures aux quantités moyennes par habitant récupérées dans la MRC de La Matanie.
En conclusion, malgré les activités de sensibilisation, de porte-à-porte, réalisées par la MRC, la municipalité de Saint-Ulric fait partie des municipalités les moins performantes en gestion des matières résiduelles en Matanie. Pourtant, la réduction des déchets pour les municipalités n’est plus seulement un enjeu environnemental. Elle est plus que jamais un levier financier sur lequel les autorités municipales peuvent s’appuyer pour diminuer les redevances à l’élimination de matières résiduelles, mais aussi pour recevoir davantage de subventions du gouvernement du Québec. La modification par le gouvernement du Québec des critères d’attribution des subventions liées à la redistribution des redevances à l’élimination fait en sorte que moins une municipalité élimine de déchets, plus elle reçoit de l’argent du gouvernement en lien avec la gestion des matières résiduelles.
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