par André J. Bordeleau
Pendant plusieurs années, nous allions à la Pointe Bérubé durant l’été et j’adorais ce décor, mes promenades sur la grève, les canards, les cormorans, les balades en kayak, les baignades dans la Tartigou, le vélo pour aller au village ou à la halte routière vers Baie-des-Sables, etc.
Au fil des prochains mois, vous pourrez lire quelques textes que j’écrivais à l’époque.
6 juin 2005
Départ 6 heures. Couvert. Il fait 14 degrés. Pas de pluie. Nous la rencontrons autour de Lévis. À la radio, on annonce maintenant 12 degrés. Pourtant il est 8 heures.
On sent un vent d’est méchant.
Pas de bleu. Que du gris. Arrivés à La Pocatière, le fleuve habituellement brun couleur vase se baigne dans l’amertume en brumasse.
Le vert des montagnes du Bic se détache à peine de la monotonie du paysage affadi par une couverture trop égale. Aucun oiseau, que des vagues qui s’affolent en roulant une écume blanche sur leur dos raccourcit.
Parvenus à Sainte-Flavie, même le vent soufflant du côté est nous empêche de renifler l’air salin qui au moins aurait réjoui notre odorat. Rien.
Et le ruban d’asphalte humide saupoudre un crachin volatile que les essuie-glaces balaient à répétition.
Timidement, Pointe Bérubé nous ouvre son chemin et ce n’est que la joie de retrouver nos amis qui nous redonne un élan de joie et de satisfaction.
Après deux jours de beau temps, Dame Nature s’ennuyait du mauvais temps de mai.
Déballage et plaçage.
Juste avant souper, un peu avant 7h, une accalmie me permet une promenade sur la grève. J’y retrouve, dans un fond d’air plutôt frais, l’odeur du varech qui flâne ici et là dans le creux des cachettes des petites baies bordées de bois de mer poussés par les dernières grandes marées.
C’est comme un chemin retrouvé. Demain avec un peu de soleil, la mer me reconnaîtra et me pardonnera de l’avoir oubliée pendant les longs mois d’hiver.
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