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La petite histoire de la Caisse populaire Desjardins de Saint-Ulric

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par Andrée Gendron

Ce texte est un extrait du livre Saint-Ulric 1869-2019 – 150 ans d’histoire à raconter.

Au début du XXe siècle, comme ailleurs au Québec, la population de Saint-Ulric est majoritairement francophone et rurale. Les conditions économiques difficiles de la fin du XIXe siècle ont conduit les familles à s’endetter. L’accès à l’épargne et au crédit est difficile, les banques ne transigeant qu’avec les commerçants, les industriels et les familles fortunées majoritairement anglophones. C’est dans ce contexte qu’Alphonse Desjardins élabore un projet de coopérative d’épargne et de crédit et fonde une première coopérative à Lévis le 6 décembre 1900 . Les Caisses d’épargne et de crédit qui naissent sous ce modèle sont reconnues légalement le 9 mars 1906 par la loi provinciale concernant les syndicats coopératifs. Entre 1900 et jusqu’à sa mort en 1920, Alphonse Desjardins participe personnellement à la fondation de 136 caisses au Québec, dont celle de Saint Ulric, qu’il inaugure le 26 septembre 1909.
Le premier conseil d’administration est formé du curé Pierre Cyprien Saindon, président, de Joseph Roy, vice-président, de Charles Beaulieu, Jérémie Levasseur, François Pelletier, et Georges Desrosiers, administrateurs, et de David Ouellet, secrétaire-gérant. Alexandre Lapointe, Arthur Mercier, Alphée Lavoie et Hormidas Roy font partie du premier conseil de crédit et le premier conseil de surveillance est composé de James McNeil, d’Alfred Lagacé et de Louis Roy.

Amédée Gosselin et son épouse, Marie Émilie (Maria) Brassard en 1910, coll. Denis Carrier.

La caisse populaire de Saint Ulric offre alors les premiers services bancaires dans la paroisse et contribue à développer des notions d’économie dans la population. De plus, la Municipalité et la Fabrique de Saint-Ulric font affaire avec la caisse qui prête l’argent nécessaire pour la réalisation de projets comme la construction des ponts et l’agrandissement de l’église. La caisse de Saint-Ulric réalise de maigres bénéfices de 51,83 dollars après une année d’opération. À ses tout débuts, la caisse est située dans la maison de David Ouellet, en face de l’actuel édifice municipal. Ensuite, la caisse se déplace dans un magasin général situé dans la partie ouest du village qu’Amédée Gosselin , opère au cours de l’année 1910. Ce dernier, qui est inscrit comme secrétaire-gérant de la caisse populaire en 1921 et dont la famille va demeurer à la tête de la caisse durant près de trois quarts de siècle, fait prospérer l’institution durant plusieurs décennies.

Caisse populaire Desjardins (1921-1969)
La Caisse populaire de Saint-Ulric est située dans le magasin d’Amédée Gosselin dans la partie ouest du village. Ce dernier en est secrétaire-gérant jusqu’à son décès en 1942. Sa fille Adrienne reprend la gérance après lui et en 1969, elle assiste Magella Lagacé qui est président du conseil d’administration.

Caisse populaire de Saint-Ulric (aujourd’hui où est situé le salon de coiffure de Nathalie Carrier) en 1944. Coll. Nathalie Carrier

Caisse Desjardins (1969-2019)
La Caisse populaire Desjardins continue d’offrir ses services dans l’ancien magasin Gosselin jusqu’en 1982. La caisse déménage ensuite dans une bâtisse neuve située au nord de l’avenue Ulric-Tessier, à l’ouest du presbytère. Elle est alors dirigée par Pauline Gosselin, la petite-fille d’Amédée Gosselin. Vingt ans plus tard, un projet de regroupement des caisses populaires Desjardins de Matane et de Saint Ulric est mis de l’avant. Ce projet s’inscrit dans l’intention des dirigeants de Desjardins de diminuer le nombre de caisses de 1 200 en 1998 à 600 en 2003 tout en conservant les points de services. Le nombre de caisses dans la région de Matane doit ainsi passer de neuf à deux caisses.

Caisse populaire de Matane en 2009. Coll. Anne-Marie-Michaud

Le projet est présenté aux membres de Saint-Ulric, en avril 2002. Il propose plusieurs avantages accompagnés de la promesse de maintenir les emplois ainsi que les services au comptoir et de conseils financiers à Saint Ulric. Les membres votent à 96 % pour le regroupement en mai 2002. Le regroupement devient effectif à l’automne suivant et le comptoir de Saint Ulric devient un point de service de la Caisse populaire Desjardins de Matane. À la suite du regroupement des Caisses populaires de Matane et du Rivage et des Monts au début de 2014, le nom de Caisse Desjardins de la Matanie est adopté pour désigner la nouvelle entité. Par ailleurs, en 2018, la Caisse Desjardins de la Matanie entreprend une vaste réorganisation administrative qui mène à la fermeture de plusieurs points de services et au retrait de guichets automatiques.

Les citoyens de Saint Ulric sont informés au cours du printemps 2018 que le service au comptoir de leur caisse est maintenu, mais uniquement durant 10 heures par semaine, le mardi et le jeudi, et que le guichet automatique sera retiré à l’automne suivant. La population étant mécontente de cette diminution de services se mobilise pour tenter de faire changer la décision des dirigeants de la caisse, mais en vain, les décisions concernant l’offre de services n’étant pas soumises à l’approbation des membres. Le maintien du comptoir de service de Saint Ulric est incertain dans les années qui viennent, la caisse fixant un seuil de rentabilité de 1 500 transactions par mois qui peut difficilement être rencontré avec un nombre aussi restreint d’heures d’ouverture.

Caisse Desjardins (2020)
Au début de l’automne 2020, en pleine période de pandémie, la Caisse Desjardins de la Matanie annonce la fermeture définitive du comptoir de Saint-Ulric.

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